Voilou les 2 premiers chapitres d'une fic que j'ai ecrit avec une fille génial... J'espere que vous aller aimer...
Ulrich marchait à pas lents, tête basse, les yeux rivés au béton gris et terne du trottoir sur lequel il posait les pied. Pourtant il ne le voyait pas... peu lui importait le reste car pour l'instant une seule chose était importante, pour le moment il pensait à Yumi. Il l’avait laissé seule pendant presque sept mois après une nuit merveilleuse et une dispute tragique. Cela faisait cinq ans maintenant qu'ils avaient tous quitté Kadic avec le bac en poche et tous avait entamé leurs études. Il y a sept mois, Odd fêtait son vingtième anniversaire et c'est au terme de cette fête qu'Ulrich s'était retrouvé avec Yumi. C'est ce soir là qu'il avait osé, ne tenant plus et aidé par l'alcool, lui avouer tous ses sentiments. Et elle y avait répondu ! Il avait été tellement heureux en cet instant, si heureux qu'il n'avait pas pu se retenir, il l'avait embrassé… un baiser en entraînant un autre, il s'était éveillé avec surprise le lendemain dans une chambre inconnue qui n'était en fait que celle de la japonaise. Japonaise qu'il avait retrouvé endormie à ses côtés, très peu vêtue et belle comme un ange.
Aelita était marié à Jérémie et il savait que les deux jeunes gens vivaient ensemble. C'est donc vers leur maison qu'il se dirigeait. Et il continuait de marcher en repensant à la scène qui avait suivit. Comment était parti cette dispute exactement ? sa mémoire était brouillée, tout ce qu'il se rappelait c'est le derniers mots de Yumi…Il la revoyait les dire encore et encore…
- Assez Ulrich… Je n'en peux plus… Va-t-en… sors d'ici… va-t-en, ne t'approche plus de moi.
Et il était parti, se souvenant vaguement des mots cruels et sans pitié qu'il avait osé lui dire. Pourquoi avait-il été dire ça ? Il avait eu peur… Oui, il se l'avouait enfin, il avait paniqué… Paniqué à un tel point que lorsque Yumi avait ouvert les yeux et les avaient posé sur lui, il avait sourit narquoisement en lui faisant croire que ce n'était que pour la nuit… Une aventure… de peur qu'elle ne le rejette, il l'avait rejeté avant… Malgré leurs paroles d'amours de la veille… Paroles qui lui semblaient irréelles à cause des effets de l'alcool… mais pourquoi avait-il fallu qu'il boive ce soir là…
Odd avait un appartement à coté des Belpois, il pensa vaguement à passer le voir puis se dirigea finalement vers la porte de bois des jeune mariés. Il n’avait pas de nouvelle de Yumi depuis cette dispute, il était parti sans d'autre mot et avait disparu, le temps de réfléchir et il s'était rendu compte de l'ampleur de ses actes, de ses mots… Ulrich sonna à la porte, plusieurs fois, il hésitait à partir quand il entendit enfin la clé tourner dans la serrure. La porte grinça en s'ouvrant peu à peu pour révéler enfin un visage qui le figea. Yumi …
La japonaise se tenait droite devant lui, une expression glaciale sur son visage, elle le jaugea du regard, le parcourut de bas en haut. Ulrich hésita à partir en courant puis pensant qu'il n'était pas revenu pour s'enfuir, il resta immobile sur le seuil. C'est alors qu'il remarqua…
– Qu'est ce que tu fais là ? lâcha la japonaise d'un ton plus que froid.
Sa main gauche reposait sur son ventre arrondi et Ulrich tressaillit avant de plonger son regard dans le sien.
-Yumi, qui est ce ? dit la voix de Jérémie lui parvenant d'une autre pièce.
-Ce n’est personne, une erreur, finit par répondre la jeune fille.
Elle commença à refermer la porte sans rien ajouter mais Ulrich réussit enfin à bouger et bloqua la porte à l'aide de son pied.
-Personne s'appelle Ulrich, cria-t-il alors.
-Pardon ?! s'écria Aelita d'une voix sourde. S'ensuivit un bruit lourd, un objet qui tombait puis des pas qui se rapprochaient.
- Yumi… je, tenta Ulrich avant qu'elle n'arrive.
- Tais toi… je te l'ai déjà dit… je ne veux plus te voir, coupa Yumi.
Non, elle ne voulait plus, elle ne pouvait plus, il l’avait tellement fais souffrir. Rien que son visage, rien que le voir lui… Elle lâcha la porte qui s'ouvrit complètement, laissant découvrir Aelita immobile dans le hall et Jérémie qui courait vers elle Puis elle fit demi-tour et s'enfuit, il la vit s'engager des escaliers avant qu'elle ne disparaisse entièrement de sa vue.
-Ulrich…, commença Jérémie. Ça faisait longtemps…
-Très longtemps, avoua Ulrich en soupirant, désolé…
- Allez entre, murmura Aelita.
Il entra et referma la porte derrière lui en soupirant une seconde fois. Yumi avait les larmes au yeux, il l'avait vu, comment n'aurait-il pas pu voir…Quel idiot avait-il été…
-Je suis contente que tu sois revenu, reprit Aelita d'une voix douce.
-Vraiment ? grimaça Ulrich
-Elle a beaucoup souffert…
-Par ma faute, souffla Ulrich avec tristesse.
-Mais tu es là maintenant, affirma Jérémie.
-Alors fais toi pardonner et ramène nous notre Yumi d'avant.
-D'avant ? s'étonna Ulrich.
-Depuis que tu es parti, elle n'est plus la même, expliqua Aelita. Elle pleure souvent même si elle essaye de nous le cacher. Et puis avec la grossesse… Ce bébé l'a aidée à tenir depuis ton départ mais c'est de toi dont elle a besoin… elle, autant que votre enfant…
-Vous voulez dire que le bébé est … est de moi ? demanda Ulrich
-Ça me paraît évident, remarqua Jérémie. A-t-elle jamais aimé quelqu'un d'autre que toi ?
-La chambre est en haut, au fond à gauche, murmura soudainement Aelita.
Ulrich eut un petit sourire en coin devant l'aide de ses amis et, non sans une certaine hésitation, se dirigea vers la chambre indiquée.
La montée des marches lui sembla étonnamment longue pour le peu qu'il y avait. Il atteint finalement l'étage et longea le couloir sombre. Peu à peu il perçut des sanglots lui parvinrent et il s'immobilisa devant une porte entrouverte. Il la poussa légèrement et elle grinça, amenant le regard de la japonaise sur lui.
-Va t-en.
Ulrich soupira en pensant qu'il aurait bien du mal à se faire pardonner…s'il y parvenait un jour…
-Yumi, il faut qu’on parle.
-Non, je n'ai aucune envie de parler avec toi !
-Mais moi si !
-Très bien, puisque tu insiste. Pourquoi es-tu parti ?
Ulrich eut un mouvement de recul en entendant la question posait si abruptement… Il n'avait pas voulu que ça se déroule comme ça… Il ferma les yeux en inspirant profondément puis vint s'installer sur le lit près d'elle en dissimulant la souffrance que provoqua son mouvement pour s'éloigner de lui… il posa ses coudes sur ses genoux en se penchant légèrement en avant, les yeux fixés sur la moquette grise… il ne fut pas surpris d'entendre sa voix si basse, si hésitante et si faible…
-Je… j’avais peur…
Yumi le fixa intensément et perçut la souffrance qu'il tentait de lui cacher. Qu'est ce qui avait pu lui faire peur au point de partir ?
-Peur ?
-Peur de te perdre, que tu me repousse, que tout ne soit qu'un rêve provoqué par l'alcool…
-Je t’aimais Ulrich.
-Et maintenant Yumi ?
En posant la question, il n'osa pas lever les yeux vers elle et son cœur se serra en attendant la réponse dans un silence pesant où il percevait seulement le tic tac régulier d'une horloge. Il entendit un soupir…
- Je ne sais pas Ulrich… Je suis désolé mais… je ne sais plus… ton départ m'a … ça m'a bouleversée, choquée, anéantie…emploi le terme que tu veux… et lorsqu'un mois après j'ai découvert que j'étais enceinte… J'ai … oui, je n'ai aucune honte de l'avouer…j'ai eu peur, très peur même… j'ai même pensé à avorter… un enfant sans père… c'était inconcevable pour moi… mais Odd m'a beaucoup aidé…finalement j'ai choisi de garder cette enfant… notre enfant… et aujourd'hui je suis même capable de t'affirmer que c'est lui qui m'a aidé à surmonté ton absence….
Ulrich avait écouté son récit sans la couper. Il se rendit compte qu’il l’avait fait souffrir encore plus que ce qu’il imaginait. Il leva alors la tête et plongea pour la première fois, ses yeux sans les siens…Il la vit refouler un sursaut de surprise…
-J'aimerais… si j'avais le pouvoir de remonter le temps, je le ferais… et je changerais tout ce que je fais ce matin là… j'aurais du te prendre dans mes bras… Je… je t'aurais enlacée et réveillée aussi doucement que possible avec un baiser… j'aurais passé ces sept derniers mois avec toi, savourant le bonheur de savoir que tu porte mon enfant, notre enfant, de savoir que bientôt je serais papa…
-On ne peut pas remonter le temps…, lâcha Yumi.
-Mais je peux … je vais être père. Je t'en pris Yumi, laisse moi remplir mon rôle auprès de toi… de notre futur enfant…
-Ulrich… je… tu n'a pas compris… je ne sais plus où j'en suis…je…
-J'ai compris Yumi… Je te laisserais tout le temps que tu veux pour réfléchir mais en attendant, je t'en supplie, ne me prive pas de notre enfant…
Pour la première fois, il vit la tendresse se peindre sur les traits de Yumi, une fois la surprise passée…
- Je n'ai pas le droit de te priver de ton droit Ulrich…
-Merci, balbutia Ulrich.
Il aurait voulu la serrer dans ses bras, l'embrasser, lui prouver son amour mais il se retint sachant que ce droit là, il ne l'avait pas encore… Pourtant il espérait qu'un jour prochain, il serait le père de son enfant mais aussi le mari de la mère… Il allait tenter de se faire pardonner… de reconquérir l'amour de sa vie…
Il ouvrit la porte de son réfrigérateur et saisit la première cannette qui lui tombait sous la main puis, sans vraiment faire attention, il se vautra dans le canapé en l'ouvrant d'un geste distrait. Il alluma la télé et but une gorgée de ce qu'il reconnut comme étant un coca…
Il zappa sur plusieurs chaîne avant de se décider pour un match de foot qui ne l'intéressait absolument pas, mais il haussa les épaules en jetant la télécommande un peu plus loin. Faute de mieux… Il détestait les après-midi de ce genre, solitaire et déprimant… loin de tout et de tout le monde… Son regard alla machinalement vers la fenêtre et il contempla les nuages blancs qui avançaient lentement grâce au vent dans le ciel bleu. Il laissa ses pensées dériver sans s'apercevoir qu'un but était marqué… Il repensa soudain à Ulrich sans savoir pourquoi… Plus de nouvelle…son meilleur ami l'avait laissé tomber et il ne parvenait toujours pas à y croire… Et il avait laissé tomber Yumi alors qu'elle était enceinte de lui et là, la colère le submergea à nouveau…malgré le temps, l'envie de frapper Ulrich Stern était toujours la même… Il prétendait Yumi et il l'abandonnait alors qu'elle avait besoin de lui… s'il le pouvait, il le retrouverait et l'obligerait à assumer les conséquences de ses actes…
La sonnerie de sa porte le tira de ses pensées moroses et il éteignit la télévision en s'extirpant du canapé. Il posa la canette sur la table basse en verre qui trônait entre son canapé de cuir et son meuble télé puis se dirigea sans hâte vers le palier. Tournant la clé dans la serrure, il abaissa la poignée et la porte s'ouvrit laissant voir… Ulrich Stern …
-Salut Odd, murmura celui-ci avec un faible sourire.
Odd resta un instant immobile, consterné et incapable de faire le moindre geste puis la rage l'envahit… Il saisit Ulrich au col et le souleva de terre en le plaquant contre un mur avec une expression de haine sur le visage. Ulrich se laissa faire sans qu'Odd le remarque vraiment…
-Espèce d'enfoiré, hurla le blond d'une voix rageuse. Comment oses-tu te pointer ici après ce que tu as fait ?
-Je suis venu me faire pardonner…, chuchota le brun.
-te faire pardonner ? Oh vraiment ? Voyez vous ça…, répliqua Odd d'un ton plein d'ironie. Alors dans ces cas là, va voir Yumi, tu risques de devoir faire plus que te faire pardonner…
Il le projeta loin de lui et le regarda avec mépris. Ulrich lissa ses vêtements et plongea son regard dans le sien avec un faible sourire.
-Je ne pensais pas te voir réagir ainsi…
-Ben voyons tu croyais peut-être que j'allais t'accueillir à bras ouvert ?
-Non mais de là à me…
-estime toi heureux, je ne t'ai pas encore frappé…c'est pourtant pas l'envie qui m'en manque…
-qu'est ce qui te retient ? demanda Ulrich d'un ton moqueur qui fit se crisper le visage du blond.
-Yumi te verra pour la première fois depuis des mois, je tiens à ce qu'elle te voie au moins en bon état…
-Alors c'est la pensée de Yumi qui te retient…
-Comme elle aurait du te retenir il y a sept mois, reprocha Odd. Alors maintenant tu vas aller la voir et…
-j'en viens, coupa Ulrich qui sourit en voyant l'étonnement d'Odd. A vrai dire, ça fait deux jours que je suis là… je suppose que tu sais déjà que je vais être père…
-Tu…tu …
-On peut peut-être s'asseoir et discuter calmement, proposa Ulrich voyant la colère de son ami retomber